Pour Nicholas. La musique classique a le pouvoir de s’adresser directement à l’âme. Dès lors, quel beau symbole que l’esprit de Chopin, né en Pologne, immigré en France et créateur d’un langage universel, nous rassemble dans une ville à l’identité plurielle et forte comme Marseille. Après les grands compositeurs, il arrive parfois que des interprètes accèdent aux plus hautes marches de l’Art en suivant avec humilité les chemins de l’absolu. C’était le cas du pianiste Nicholas Angelich, né aux États-Unis, de parents issus d’Europe de l’Est, mort à Paris à l’âge de 51 ans. Et c’est pour honorer sa mémoire que ses collègues, amis, filleul ou élèves – Claire Désert, Victor Demarquette, Guillaume Bellom, François-Frédéric Guy, Marie-Ange Nguci, Emmanuel Strosser, Franck Braley, Ismaël Margain – viennent offrir leur talent au public marseillais avec lequel Nicholas entretenait une relation authentique. Qu’ils soient assurés de notre profonde gratitude. En les écoutant rendre ce monde plus beau, épaule contre épaule et cœur contre cœur, dans cette belle église de Notre-Dame-du-Mont où Chopin a joué pour pleurer un ami disparu, nous aurons la chance de mieux comprendre ce qui fait le miracle de la vie.